jeudi 6 décembre 2012

mal aimer


-MAL AIMER-


Mes yeux sont tels, qu'ils en brillent. À ce que l'on dit, j'ai le regard pétillant de vie, débordant d'amour, avec une once de tristesse. Je ne m'en vante pas, je m'en offusque. Jamais chose ne m'a rendu plus jalouse que ce regard que je porte, qui veut tout dire et rien à la fois? Pourquoi, moi, ne suis-je pas autant loquace? Les mots que je dis sont-ils assez pauvres que dieu s'est dit à ma naissance: donnons lui les yeux d'un ange, elle en vivra mieux. Si c'est le cas, il aura eu tort. 


Pire que ça, j'ai l'amitié comme routine. Je peux avoir comme amis celui qui est tout mon contraire. J'ai eu des amis, ô combien plus jeune! Et parfois, bien trop vieux. Pire que cette diversité, mon cœur est sexiste. Les filles me sont souvent étrangères tandis que les garçons me sont habituels... Et nous savons bien que ces amitiés non habituel font souvent naître chez l'un des sentiment parfois étrangers à l'autre. 


Mes yeux, dit-on, sont des aimants. Non, des toiles d'araignée. Soigneusement tissés, soigneusement enduit de colle, soigneusement cachés, des que l'on croise mon regard on ne peut s'en extirper. 


J'aime! J'aime mais j'aime à un tel point que je m'en sens coupable. Mais je n'aime jamais passionnément, j'aime simplement toux ceux qui le mérite. Et, je me dis que tous le méritent, au moins une fois. J'aime... Mais j'ai peur d'être plus aimé que je n'aime. J'ai beaucoup d'amis, et je m'en fais toujours de nouveaux, c'est comme un escalier, à un moment ou l'autre, je quitte mes amis, pour d'autres. Mais ceux ci me parlent, m'aiment encore plus, je leur manque et ils en veulent plus, ils veulent une promesse d'éternité. 


Ah, si seulement je pouvais compter! Compter ceux qui m'ont offert leurs mains, leurs bras et leurs cœurs. Il parait qu'un homme ne parle pas a une femme s'il n'a pas l'intention d'être avec elle, qu'elle soit à lui... Mais à chaque fois je dis que non, que ce ne sera pas ainsi, que celui-là comprendra et ne pensera jamais à plus... J'ai tort. 


Et je me sens mal car ce garçons qui m'aime, alors que je ne l'aime pas, ne sera jamais le seul. Le plus triste dans ce cas-ci, c'est qu'il me le dis alors que j'aime déjà. Que je suis déjà à quelqu'un. 


Mais je l'aime! Je l'aime! Je ne voudrais jamais le quitter! Qu'il reste toujours mon ami! Mais ça y est, mon cœur l'a contaminé. Le papillon dans la toile d'araignée. Mon stupide regard lui aura fait croire des artifices qui n'étaient qu'étincelles. 


Sûrement ne lira-t-il jamais ce message... Mais je veux tout au moins qu'il sache: si l'homme que j'aime et a qui je me suis offerte, je l'espère, pour la vie. N'aurait pas été là, n'aurais pas été le premier... Peut-être qu'il a possibilité que, hé bien, tout ce serait mieux passé, sans que personne ne s'en sente délaissée, mal-aimé. 



Car j'aime trop, mais pas assez. Je suis conçue pour mal aimer.